Miserez change de ligne
Un soir de janvier dans une salle lausannoise. Une petite salle près d’une petite place, pas loin d’un grand parking et d’un grand musée. Une cohabitation mal aisée. Ce soir-là l’affiche porte en lettre grasses: La main tendue ne réponde plus! Grave. Une institution en péril? Pas vraiment. Enfin si l’on considère, un artiste, de plus comique de son état, comme possible métaphore d’une institution, alors l’alarme doit être donnée. L’état d’alerte peut être déclenché. Pourquoi tant de catastrophisme, me direz-vous? C’est que l’artiste Pierre Miserez déclare sans ambages et à qui veut l’entendre qu’il n’à plus d’idées! Alors tirons le rideau et allons boire un verre. Non. Attendez! Maintenant que vous avez pris votre billets vous êtes cuit et moi avec. Va falloir aller au charbon et plus vite que ça.
Par fragments, d’un état d’âme à un autre, l’homme-artiste Miserez décortique le temps passé, le temps présent. Ce temps passé a rire et à faire rire, alors que peut-être l’heure est grave. Pourtant il faut faire rire, nous sommes venus pour cela, et chaque rire est une minute gagnée. Mais sur quoi?
J.-P.W.
” Le public s’est attché aux salopettes de Coluche, au chapeau et à la canne de Chaplin. En neuf ans de carrière, il s’est aussi fixé sur le grand manteau de Miserez, poursuit-il, moi, je l’enlève pour aller plus loin.”
Ariane Racine,
L’HEBDO, 5 mai 1989