Pierre Miserez au Grütli
Miserez? Indiscutablement l’homme qui monte au hit-parade du one man show. Le voilà pour quelques jours au Grand Café du Grütli où l’on se bouscule pour trouver les quelques places encore disponibles. Autant l’annoncer tout de suite, il faut arriver de bonne heure pour avoir une chance d’assister à ce “One Man Seul”, mais tout laisse supposer que ce n’est pas la dernière fois qu’on le verra dans la région.
Des tennis blanches, un pantalon trop court, un manteau trop large, chapeau mou sur la tête, la grimace facile: voilà le personnage. Le ton est donné par quelques pitreries bien trouvées avant de passer aux choses sérieuses qui ne le sont justement pas. Pendant plus d’une heure et demie Pierre Miserez multiplie les sketches, trouvant le plus souvent le geste ou l’allusion qui font rire. Il sait être un “folk singer” humoristique fort habile et l’on sent chez lui une parfaite connaissance de tous les tics des interprètes de ces dernières années, à commencer par Leonard Cohen joliment parodié.
Outre des dons de chanteur et guitariste, Miserez fait également apprécier un sens certain de l’animation lorsqu’il réussit à faire participer le spectateurs à son One Man Seul. De plus, il a inventé un personnage qu’il introduit à plusieurs reprises au cours du spectacle, un dénommé Beuchat, sorte de “monsieur tout le monde” caractérisé avant tout par un fort accent et des idées assez courtes. Un bon sujet de plaisanteries comme on peut l’imaginer, lequel n’est as sans rappeler Mme von Allmen de Zouc à qui Miserez adresse d’ailleurs un clin d’oeil amical et complice. Il ne fait pas de doute qu’il est bien parti dans sa carrière “solitaire”, ayant d’équivalents en Suisse romande à l’heure actuelle.
Frank Frendenrich