Festival du rire: un final très suisse
LA VOIX DU NORD
Samedi soir, l’humoriste suisse, Pierre Miserez a mis fin au Festival Boulv’Art du Rire au centre de culture et d’animation (CCA) avec son spectacle “A suivre…”
La salle du théâtre du Millénaire est comble. Une loge dans un coin de la scène s’éclaire. Pierre Miserez, humoriste helvète (suisse et fier de l’être!), se prépare face à son miroir: le public.
Anxieux, stressé, inquiet de ne pas réussir son spectacle, l’artiste essaie de se rassurer auprès de la régie et se répète: “Je les aime, je les aime”. Dans un élan, il ose, sort de sa loge, s’adresse au public: “Je suis un artiste suisse qui veut manger le pain des français”. Le décor est planté. Pierre Miserez est un clown provocateur.
“À suivre…”, spectacle créé et interprété par l’artiste est une succession de sketches où Pierre Miserez se moque de l’Europe, des vieux, de la philosophie, de la psychanalyse et des chanteurs parisiens. Accordéoniste, guitariste, chanteur, acrobate, mime, jongleur, Pierre Miserez s’éclate pour le plaisir du public surpris et hilare. Chaque sketch se termine dans la loge, ce petit espace où l’artiste se rassure, seul: “Je suis content, ça s’est bien passé”. Son spectacle est une thérapie car Pierre Miserez ose, explose, dit ce qu’il pense, se dépense. Homme orchestre, il joue plusieurs rôles. Le rythmes est dynamique, aucun point mort. Pierre Miserez est énergique, il donne tout au public. Même son corps qu’il dénude devant le drapeau suisse. Les spectateurs sont pris pour cible et participent. Pierre Miserez séduit et se soucie: “Tu crois qu’ils ont tout compris?”.
L’humoriste helvète accomplit une vraie performance, 1h30 d’un one man show sans entracte. Le public, insatiable, le rappelle 4 fois sur scène. “A Suivre…” est un spectacle sans limite, une bouffée d’oxygène, un défi réussi pour un artiste pas ordinaire: Pierre Miserez.
Céline Croquette (CLP)