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Il y a quelques années, lors du spectacle dédié au 40e anniversaire du CCL, Pierre Miserez faisait son retour. Grand retour, dans une forme hallucinante après guérison d’un cancer. Miserez a même intégré sa maladie dans son one-man-show, avec la dérision et la poésie décalée qu’on lui connaît.
Ensuite, Miserez était toujours en spectacle: le soir même au bar, et le lendemain, mais dehors, sur la place du Marché! Moment magique… à vivre et pourquoi pas, à revivre?
Après plusieurs one man shows comiques à succès qu’il présente partout, en Suisse, en Belgique et en France, Pierre Miserez revient sur scène avec son tout dernier spectacle: «Excusez-moi». Un solo fragile et généreux qui dit que l’erreur est humaine et que tomber n’est pas tragique quand on sait se relever.
L’inconsolable Miserez, aux prises avec le cliché d’une nature en éveil, châtie la peur bleue des Suisses pour les étrangers. Toujours sur la tranche entre humour et tendresse, il a l’art du décollage lorsqu’il parle d’une relation amoureuse chaotique, adresse une prière profane pour toutes les maladies du siècle ou s’imagine à 92 ans en se souhaitant de ne pas sombrer dans l’amertume et le ressentiment.
Cet artiste complet a toujours pratiqué ses confessions à la Woody Allen avec son air chiffonné. Peut-être a-t-il emprunté cette pratique à Bernard Haller ou à son maître le clown Dimitri. Pierre Miserez a en effet plusieurs natures en scène: piquant, lorsqu’il parle de «Tramelan, 2000 habitants et 150 sectes» ou lorsqu’il singe Daniel Vasella à genoux:«Donnez-moi 70 millions, sinon je me suicide!»; aérien lorsqu’il jongle avec des balles multicolores et rend grâce au ciel perché sur une échelle; généreux car l’humoriste jurassien accompagne ses textes comiques d’une pluie d’instruments de musique (guitare, trompette, clarinette, saxophone, accordéon, etc.).
JMB